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Contre-offensive en Ukraine : le début de la fin ?


Rédigé par le Samedi 10 Juin 2023

La contre-offensive des forces ukrainiennes a commencé, selon le président russe Poutine, un avis partagé par les experts militaires. Kiev joue, ainsi, sa dernière carte.



Attendue depuis le début du printemps, la contre-offensive des forces armées ukrainiennes contre les positions russes retranchées a commencé le 4 juin, sans que Kiev n’en fasse l’annonce.

C’est le président russe, Vladimir Poutine, qui en a fait état, le 9 juin. Les experts militaires des deux camps s’accordent à dire que c’est bien le cas.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a longtemps tergiversé avant d’ordonner à ses troupes de passer à la contre-offensive, arguant d’un manque de chars et autres matériels militaires pour ce faire.

Investissement à perte

Il semblerait que les pays occidentaux, États-Unis en tête, aient incité l’état-major ukrainien à passer à l’action, pour justifier auprès de leurs opinions publiques toute l’aide militaire que Kiev a reçu depuis le début de la guerre, il y a quinze mois.

La contre-offensive ukrainienne se fait sur trois axes. Au Nord, la ville russe de Belgograd, qui ne comporte pas d’installations militaires, a été la cible de frappes ukrainiennes, forçant Moscou à faire évacuer ses habitants.

Il s’agit là uniquement d’une manœuvre de diversion, comme l’attaque ukrainienne au centre de la ligne de front, de manière à forcer l’état-major russe a déplacer des troupes du front Sud, véritable objectif de la contre-offensive, pour les redéployer dans le Nord.

Le barrage de Nova Khakovka

Le 6 juin, le barrage de Nova Khakovka, situé sur le fleuve Dniepr, a été détruit par une série d’explosions, inondant toute la zone en aval de l’infrastructure hydroélectrique, qui alimente la Crimée, sous contrôle russe depuis 2014, en eau potable.

Le président Zelensky et, à sa suite, les médias occidentaux, ont accusé la Russie de la démolition du barrage, avec pour unique argument que le président Poutine est un autocrate stupide et son état-major constitué d’imbéciles qui ne savent pas faire la guerre.

Les dirigeants militaires russes auraient, ainsi, cherché à créer une ligne de défense naturelle pour stopper la contre-offensive ukrainienne, et ce en se privant de l’eau nécessaire pour refroidir les réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijia, pourtant située en zone de contrôle russe, ainsi que les habitants de la Crimée et leurs propres soldats de boire à leur soif.

L’absurde argument

Autre sottise dont se seraient rendus coupables les dirigeants militaires russes, les eaux de la crue, provoquée par la destruction du barrage, ont dévasté les champs de mines situés en aval, que les soldats russes ont passé des mois à installer.

Les médias occidentaux semblent, par ailleurs, avoir oublié que le niveau des eaux va baisser en quelques semaines. Les forces armées ukrainiennes, qui ont récemment reçu du matériel d’appontage pour faire traverser leurs chars, pourront alors traverser le Dniepr et tenter de récupérer la rive Est de l’oblast de Kherson.

Jusqu’à présent, la destruction du barrage, qui constitue une véritable catastrophe écologique, a surtout servi à occulter les lourdes pertes subies par l’armée ukrainienne dans sa contre-offensive.

Les trois lignes de l’enfer

Les défenses russes ont été érigées en trois lignes retranchées. Quand les troupes ukrainiennes lancent l’assaut, les soldats russes résistent quelques temps, puis se retirent en 2ème ligne, laissant le soin à leur artillerie de détruire les forces assaillantes. Une fois celles-ci décimées, les troupes russes reprennent la première ligne, abandonnée auparavant et la partie recommence.

Nombre de commentateurs, totalement ignorants des choses militaires, applaudissent les quelques kilomètres que les troupes ukrainiennes parviennent à conquérir suite à leurs attaques en force, sans arriver à comprendre le principe d’attrition des forces adverses appliqué par l’état-major russe.

Nul besoin d’avancer, quand c’est l’ennemi qui vient sacrifier ses (faibles) moyens sur les lignes de défense successives. Il suffit, alors, d’attendre qu’il soit à bout de souffle pour le repousser aussi loin que jugé nécessaire.

L’avis d’un ancien officier

Voilà ce qu’a publié à ce sujet sur son compte Twitter un ancien officier suédois, Mikaël Valtersson, que l’on pourrait difficilement accuser d’être un pro-Poutine (insulte à la mode dans les médias occidentaux et les réseaux sociaux adressée à tous ceux qui ne prennent pas pour argent comptant les récits ukrainiens) :

« De durs combats se poursuivent le long du front de Zaporijia, mais sans percée ukrainienne. Parfois, UkrAF fait de petits gains, puis RuAF reprend les territoires perdus. Mais tous les combats se déroulent toujours dans la zone grise devant les principales lignes de défense russes. Je n'entrerai pas dans les détails des attaques et des contre-attaques, mais les principales zones de combat ont été centrées autour de Lobkove à l'ouest, et Robotino au sud d'Orikhiv. Lobkove a été capturé peu de temps par les forces ukrainiennes, mais plus tard, ils se sont retirés en raison d'intenses bombardements russes. À Robotino, les forces russes se sont repliées sur la deuxième ligne de positions avancées plus près de la colonie, puis les forces russes ont repris les positions perdues et actuellement les forces ukrainiennes les ont prises une deuxième fois et maintenant les forces russes tentent de reprendre la première ligne une deuxième fois. Mais les Ukrainiens n'ont toujours pas atteint la colonie de Robotino et ils mènent une bataille difficile en terrain découvert à travers les champs de mines russes et pourraient devoir se replier une deuxième fois sur leurs positions d'origine ».

L’hécatombe des chars allemands

Les Allemands ne doivent pas apprécier le spectacle de leurs chars Léopard 2 brûlant dans la steppe ukrainienne et doivent mieux comprendre la raison pour laquelle les Américains n’ont toujours pas envoyé leurs chars Abrams M1.

Au rythme auquel les forces ukrainiennes perdent leurs ressources humaines et matérielles dans la contre-offensive qu’ils mènent actuellement, sans parvenir à réaliser des percées opératives, stratégiques encore moins, il est fort probable que le régime de Kiev se dirige à grands pas vers la sortie par la petite porte.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Samedi 10 Juin 2023

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